Entre quête d’exclusivité, souci de durabilité et logique de revente, la seconde main masculine redessine les codes du luxe et s’impose comme un moteur de transformation du secteur.
Longtemps perçue comme l’apanage des garde-robes féminines, la mode de seconde main séduit désormais un public masculin en plein essor. Un mouvement qui n’échappe pas aux grandes plateformes spécialisées, à l’image de Vestiaire Collective, qui consacre pour la première fois un rapport entier à ce phénomène.
Selon l’étude, publiée sous le titre « L’avenir de la seconde main masculine – Édition 2025 », les motivations des acheteurs dépassent largement la simple recherche d’économies. Certes, 74 % des hommes interrogés mettent en avant l’avantage financier, mais la quête d’exclusivité occupe une place centrale : pièces rares, séries limitées, archives de créateurs ou modèles iconiques alimentent une demande croissante. Parallèlement, 39 % déclarent considérer la circularité comme une démarche responsable, signe que durabilité et style peuvent désormais cohabiter.
Autre point clé : la revente fait partie intégrante du cycle d’achat. Sept hommes sur dix intègrent désormais la valeur de revente dans leurs décisions, transformant la seconde main en un mode de consommation pragmatique, où l’on investit dans des pièces que l’on pourra céder ensuite. Une logique plus circulaire qu’accumulative, en rupture avec l’image traditionnelle du dressing figé.
La dynamique est particulièrement portée par les jeunes générations : 59 % des acheteurs appartiennent aux Millennials et à la Gen Z. En trois ans, l’offre de mode masculine de seconde main aurait progressé de 88 % sur la plateforme étudiée. Des chiffres qui traduisent un basculement culturel : le luxe d’occasion n’est plus seulement une opportunité financière, mais un terrain d’expression identitaire et esthétique.
Loin d’être une niche, la revente masculine s’impose comme un levier structurant de l’industrie du luxe. Elle accompagne un changement profond des comportements, où l’exclusivité ne s’oppose plus à la durabilité, mais s’y associe. Une équation nouvelle qui pourrait bien redéfinir les contours du marché dans les années à venir.
Courtesy of Vestiaire Collective