Aux origines du style : Worth et l’invention de la mode moderne

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À travers une exposition exceptionnelle, le Petit Palais rend hommage à Charles Frederick Worth, le pionnier qui a fait de la couture un art codifié, inventant au passage la haute couture telle que nous la connaissons.

Dans les salons feutrés du Petit Palais, le passé ressurgit en majesté. L’exposition Worth : Inventer la haute couture, réalisée en partenariat avec le Palais Galliera et présentée jusqu’en septembre, redonne vie à celui qui a métamorphosé des robes en œuvres d’art et la couture en institution. Avant Chanel, avant Dior, avant tous les autres, il y avait Charles Frederick Worth.

C’est au cœur du Paris du Second Empire que Worth, un tailleur britannique visionnaire, pose les bases de ce que l’on appellera bientôt la haute couture. Arrivé à Paris en 1846, il fonde en 1858 la maison « Worth & Bobergh » au 7 rue de la Paix. Très vite, la maison habille les femmes les plus influentes de l’époque, de la princesse de Metternich à l’impératrice Eugénie.

Mais son impact va bien au-delà des seules créations vestimentaires. Avant l’arrivée de Worth, la mode se pliait aux caprices des élégantes : c’étaient elles qui choisissaient tissus, coupes et ornements. Il change la donne. Il ne suit plus le goût du jour, il le crée. Il conçoit des modèles originaux, les fait défiler sur des mannequins vivants — une première — et y appose sa signature comme un artiste, posant ainsi les bases de la figure du créateur de mode.

Son style, riche et structuré, séduit une élite internationale. L’exposition du Petit Palais dévoile plus de 400 pièces : robes, accessoires, portraits, objets d’art… Le parcours chronologique retrace l’histoire d’une maison qui a traversé près d’un siècle, de 1858 aux années 1930, portée par quatre générations.

La scénographie de l’exposition fait revivre la mythique rue de la Paix, alors l’épicentre mondial du luxe. Des vidéos du journaliste Loïc Prigent dévoilent les coulisses de la confection. Des stations sonores et olfactives prolongent l’expérience, mêlant archives, parfums disparus et témoignages.

Une immersion rare dans l’histoire d’une maison mythique qui a non seulement habillé les corps, mais aussi façonné une industrie.

Courtesy of Palais Galliera/Petit Palais

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