Maria Grazia Chiuri célèbre Rome à travers une collection entre héritage, cinéma et liberté créative.
Dans les jardins majestueux de la Villa Albani Torlonia, la maison Dior a présenté sa collection Croisière 2026. Une ode à Rome, à son cinéma, à ses figures mythiques et à la fusion des arts, orchestrée par Maria Grazia Chiuri, directrice artistique des lignes féminines de la maison.
Fidèle à sa vision, la créatrice a offert un défilé à la croisée des mondes – ceux de l’intime et du monumental, de l’art et du vêtement. À la Villa Albani, ce lieu empreint de mémoire, la mode devient un espace habité, un lieu de passage entre héritage et invention.
En clin d’œil à une suggestion (Bella Confusione) d’Ennio Flaiano pour le film Huit et demi de Federico Fellini, cette collection se veut une synthèse autobiographique, un « lieu temporel où se déploie l’acte de l’imagination ».
Au cœur de cette mise en scène poétique, une figure revient hanter les couloirs du temps : Mimì Pecci-Blunt, mondaine et mécène du XXe siècle, dont les bals somptueux mêlaient art, théâtre, mode et musique. En réactivant cet esprit festif et transgressif, la créatrice propose une lecture libre et poétique de la mode, en rupture avec toute forme de dogme.

Gilets masculins à revers, longues jupes amples, vestes à queue-de-pie et robes en dentelle fine côtoient des silhouettes plus audacieuses. La vision créatrice s’organise autour du blanc, décliné sur une pluralité de matières. Le rouge et le noir, éclats de velours dramatique, viennent rompre la blancheur dominante, en hommage aux sœurs Fontana, célèbres couturières romaines. C’est dans cette atmosphère que prend vie une collection de 80 silhouettes, conçues comme les fragments d’un récit visuel où le vêtement se réinvente sous une lumière moderne.
Pour agrémenter le défilé et souligner sa dimension cinématographique, Chiuri a fait appel au cinéaste italien Matteo Garrone, qui a projeté son court métrage Les Fantômes du Cinéma, ajoutant une touche de mystère et de poésie à la soirée.
Pour Maria Grazia Chiuri, cette collection est aussi une déclaration d’amour à Rome, sa ville natale. Une ville où les mythologies antiques croisent les mythes modernes du cinéma et de la mode. Elle esquisse une nouvelle cartographie sensible de la capitale italienne, entre mémoire et modernité.
Laura Sciacovelli © Fondazione Torlonia/ Courtesy of Dior