Neuf ans après Anarchytecture, Skunk Anansie fait un retour fracassant avec The Painful Truth, leur septième album studio, sorti sur le label FLG Records. Un disque à la fois brut, intime, ravageur et émancipateur. Le témoignage d’un groupe en pleine réinvention, après avoir frôlé le silence.
Composé après une période de doute intense — le départ de leur manager historique, la maladie, la parentalité et la difficulté de créer à distance après la covid — le groupe a choisi de se retrouver, sans artifice, dans une ferme du Devon. Quatre musiciens, quatre murs, pas de distractions. C’est là que Skin, Ace, Cass et Mark Richardson ont décidé, autour de conversations franches et de repas partagés, de tout reconstruire.
Et The Painful Truth est tout sauf un recyclage du passé. C’est un album qui va droit au but. Skin l’admet : “C’est peut-être le meilleur disque que nous ayons jamais fait.” Ce n’est pas seulement un titre — c’est un vécu et une renaissance.
Produit par David Sitek (TV on the Radio), l’album marie les racines rock du groupe à une approche plus texturée et éclectique. On y retrouve du punk rageur, du new wave sinueux, des clins d’œil électro, mais surtout une immédiateté mélodique assumée.
L’album s’ouvre avec le single “An Artist Is An Artist”, un manifeste sarcastique, incisif, nerveux. Skin affirme avec force que la créativité ne connaît ni âge ni limites. Une réflexion sur l’authenticité dans l’art, qui a immédiatement conquis les radios britanniques. “Cheers”, quant à lui, est un hymne explosif et libérateur, porté par une basse puissante et un refrain euphorique.
« Shame » et « My Greatest Moment » offrent des moments de vulnérabilité touchante, tandis que « Meltdown » clôt l’album sur une note poignante, illustrant la capacité du groupe à naviguer entre puissance et délicatesse. “Animal”, véritable bijou, s’impose comme l’un des morceaux les plus marquants. Le disque est aussi politique que personnel.
The Painful Truth est un album coup-de-poing, mais aussi un cri du cœur. C’est une œuvre de vérité, de tension et de libération. Skunk Anansie n’y fait pas que survivre : le groupe renaît, défiant le confort, embrassant l’instinct et refusant un passé figé. Ils rappellent, s’il le fallait, que le rock peut encore être viscéralement humain.
★★★★☆
Photo by Rob O’Connor